Dans son article publié en 1989 dans le n°120 des Documents Philatéliques, Pierre LUX nous donne la définition suivante : « les bureaux « bis » que l'Administration nommait « bureaux spéciaux » et maintenant « bureaux d’entreprises », étaient à la disposition exclusive d'un client important et n'étaient donc pas ouverts au public ; gérés par des employés des P.T.T., ils dépendaient du receveur d'un bureau voisin dont ils portaient le nom suivi de « bis » ou « ter ».
Ces bureaux sont créés à l'initiative de l'administration postale. Afin de ne pas encombrer le bureau de poste par le dépôt important de colis ou de courriers dont il faut notamment les affranchir ou vérifier le poids, du personnel des postes est directement affecté au sein de « gros clients » afin de traiter tous ces objets tout au long de la journée.
Ces bureaux spéciaux ne répondent à aucune définition des bureaux de poste classiques (recette, guichet annexe, recette-distribution, recette auxiliaire ou agence postale), et constituent donc une catégorie d'établissement postal à part.
Les premiers timbres à date ne comportent pas encore la mention « BIS » ou « TER ». Il faudra attendre 1920 pour voir apparaître ces premières mentions.
Ces bureaux spéciaux sont aussi bien installés dans des :
- établissements bancaires (Crédit National, Paris Pays-Bas, Société Générale), des Institutions (Sénat, OTAN, OCDE, Palais de Justice)
- grands magasins (Galeries Lafayette, Au Bon Marché, Au Printemps),
- sociétés d'édition ou de ventes à distance (Manufrance, Sélection du Reader's Digest, Ecole Universelle, Agence Générale de Librairie, Librairie Hachette avant 1940),
- sociétés de routage (Office International de Diffusion, Bottin, Librairie Hachette après 1960),
- sociétés commerciales (Compagnie Industrielle des Pétroles, Citroën).
Le dernier bureau BIS en activité date de 2009.
Outre les timbres à date ordinaires, ces bureaux ont aussi utilisé des timbres à date horodateurs, des machines à oblitérer, des machines à affranchir, des micro-ordinateur de guichet, des griffes, des cachets, des timbres perforés …
Tous ces bureaux sont parisiens, à l'exception de celui de la Manufacture d'Armes MANUFRANCE installé à Saint Etienne, qui a utilisé une machine Daguin.
En 1987, les bureaux de Paris 05, 06, 15 et 25 BIS sont remplacés par des CCBE (Centre de Contrôle des Bureaux d'Entreprises) dénommés en 2002 CPCE (Contrôle Presse et Courriers d’Entreprise). En parallèle, sur le territoire national, sont apparus depuis 1999 les S3C (Services de Conseil et de Contrôle du Courrier) et les SCCE (Services de Contrôle des Courriers d’Entreprise).
La Fédération française des associations philatéliques (FFAP) vient de publier un ouvrage de 131 pages (illustrations en noir et en couleur) sous forme de catalogue réalisé par Patrick LAVENAS (membre de nombreuses associations philatéliques dont l'Amicale Philatélique et Marcophile Colmarienne) sur les bureaux BIS et assimilés (bureaux spéciaux d'intérêt privé) ainsi que les CCBE, CPCE, S3C et SCCE référençant près de 1.200 empreintes, et apportant un exposé historique pour chacun de ces bureaux.
Dans cet ouvrage sont représentés à l'échelle 1 la totalité des timbres date manuels utilisés ainsi que les machines à oblitérer. Pour les bureaux BIS & TER, certaines empreintes de machines à affranchir sont reproduites.
Pour les CCBE, CPCE, S3C et SCCE, seuls les timbres à date manuels sont étudiés.
Cet ouvrage est en vente par correspondance à la FFAP au prix de 23 € (établir le chèque à l’ordre de la FFAP)
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